Medina Sabakh/ réforme dans la gestion de l’hydraulique rurale : les populations s’opposent et lancent une pétition

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Les populations de treize (13) associations de gestion des forages ruraux (Asufor) dont celles de la commune de Médina Sabakh, Nioro, Keur Madiabel, et une partie de Kaffrine se sont massivement retrouvées, à Médina Sabakh, pour crier leur ras-le-bol face à la décision de l’État de réformer le secteur de l’hydraulique rurale et aussi pour lancer une pétition contre la réforme. Soutenues par leur leader Cheikh Sadibou Bâ, le secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’hydraulique (Sths) Yelly Coulibaly, Modou Diouf, le président de l’Union du monde rural, Adnane Dièye de SOS consommateurs entre autres, ces populations exigent le retrait pur et simple de la gestion des forages ruraux aux fermiers en exercice et leur restitution aux populations locales. Dès lors, promettent-elles, elles auront la latitude de dérouler une politique inclusive dans la gestion des Asufors et mobiliseront toutes les parties prenantes dont l’État, les collectivités territoriales, les partenaires au développement et tous les acteurs censés apporter une main forte à la gestion de l’eau dans le monde rural. Mieux, elles s’appuieront sur  l’ensemble des 1500 Asufors qui couvrent le pays. Pour les centaines de participants venus à la rencontre, l’avènement des fermiers dans la gestion des forages ruraux n’a jamais porté ses fruits. Il a surtout induit en échec la politique de l’État dans ce domaine précis. Par rapport à la réforme, les exigences figurant dans le cahier de charge que l’Office national des forages ruraux (Ofor) voulait faire respecter, selon les populations, ne sont pas quasiment tenues en compte par les fermiers. Les usagers qui payaient la facture mensuelle à 5000 Frs se retrouvent aujourd’hui avec une facturation de 15.000 Frs. Les demandes de branchement dont le coût s’élevait à 15.000 Frs,  matériel et main d’œuvre compris, sont présentement facturées à 100.000 Frs.  Ce qui, de l’avis communautaire, est insupportable pour des personnes qui peinent à joindre les deux bouts. Le plus inquiétant est que ce matériel de branchement doit exclusivement provenir du fermier contractant sinon il ne sera pas homologué. Les cas de fuite d’eau qui étaient réparés en moins de 24 h restent aujourd’hui des semaines sans trouver un seul réparateur. Qui plus est, dans les forages, le niveau des pannes a lamentablement évolué alors que le manque d’expérience de certains agents retarde souvent les interventions qui devaient se faire à la minute.  Ces populations qui se disent prêtes à participer aux réunions interministérielles liées à la gouvernance du système d’approvisionnement des populations rurales en eau et la gestion des forages ruraux invitent pour autant les décideurs à procéder à une autre réforme plus inclusive où les différents acteurs auront la chance de dévoiler leurs expériences et proposer de nouvelles solutions plus adaptées et plus conformes aux réalités dans le monde rural.

ABDOULAYE FALL

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