Ziguinchor – réhabilitation du boulevard 54m : les populations fustigent le rétrécissement de la route et tirent sur l’AGEROUTE

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La réhabilitation du boulevard 54m, dans la commune de Ziguinchor, suscite la colère de certaines populations qui fustigent le rétrécissement de la voie qui reste source d’ennuis pour les chauffeurs et automobilistes. Les responsables d’AGEROUTE, mis au banc des accusés, parlent eux de respect des normes CEDEAO. En attendant, la colère enfle chez la plupart des Ziguinchorois qui parlent de sabotage et tirent sur les responsables du projet de réhabilitation de l’axe Sénoba- Mpack.

Conçu pour être la vitrine de Ziguinchor, avec des aménagements particuliers surtout paysagers, le boulevard 54 m dont les travaux de réhabilitation sont en cour suscite inquiétude et amertume chez les populations ziguinchoroises. Ces dernières, pour la plupart, ne cachent pas leur déception sur le timing du déroulement des travaux et sur les premières  images de cette route.  Le rétrécissement de la route à certains endroits n’est pas du gout de ces  populations qui s’expliquent difficilement une telle réduction des dimensions, comparée à la voie initiale de 12 m.

«C’est écœurant de voir la route complètement réduite. Non seulement les travaux vont à pas de caméléon, mais pire, la route est rétrécie. Comment comprendre qu’une voie internationale se retrouve comme une route de quartier ? L’AGEROUTE est en train de faire du n’importe quoi !», peste cet habitant de Ziguinchor qui a préféré parler sous le couvert de l’anonymat qui déverse toute sa colère sur AGEROUTE. «C’est de la pure tricherie, il n’y a rien de bon. Il faut revoir ce contrat. Et je me demande s’il y a des ingénieurs de route ici. Il n’y a aucune route qui est construite comme ça. On rétrécit par ci, on augmente par-là, sur une voie qui est une route de la CEDEAO», s’insurge-t-il.

Une colère qui enfle également chez ce taximan qui parle de sabotage. «La route est tellement étroite qu’il est difficile d’y circuler, surtout avec les camions et les motos Jakarta. La route est très étroite, comparée à la route initiale. Avec le manque d’éclairage, appliqué à l’étroitesse, les risques d’accidents sont nombreux…», martèle ce taximan.

«AGEROUTE ne fait pas du bon travail», déplore A. Kane qui tire sur l’entreprise chinoise chargé de l’exécution des travaux et AGEROUTE. Il y a quelques semaines les populations avaient exprimé leur colère face au déroulement des travaux et au rétrécissement constaté dans certaines partie de la route. Ce qui avait même poussé les responsables du chantier à évacuer les briques posées sur les arrêts d’urgences de 2,40 x 2.

AGEROUTE SE DEFEND ET PARLE DE RESPECT DES NORMES CEDEAO

Interpelés sur cette grogne des populations sur ces travaux sur le boulevard 54 m, les responsables d’AGEROUTE parlent de normes respectées. Un des responsables du projet, Aliou Mané, tient à préciser : «il n’y a pas de rétrécissement de la route. C’est une route qui est conçue dans le respect des normes. Elle a une largeur de 7.20 m», déclare le responsable d’AGEROUTE qui estime que le projet a été ficelé sur la base de nombreux facteurs. «Nous avons constaté que c’est une route accidentogène. 54% des accidents enregistrés sur l’axe Senoba-Mpack étaient concentrés sur ce boulevard 54 m. Et, fort de ce constat, nous avons essayé de concevoir cette routes ainsi pour réduire les vitesses et veiller sur la sécurité routière», martèle-t-il.

Le technicien de l’AGEROUTE signale que ce que les populations appellent rétrécissement de la voie, ce sont des bandes d’arrêt d’urgence mis en œuvre pour permettre aux véhicules de s’arrêter. Des responsables d’AGEROUTE qui s’inquiètent d’ailleurs du stationnement anarchique sur cette voie. Alors qu’il reste une dernière couche de bitume, ces camions risquent d’endommager l’existant, nous renseigne un technicien qui  signale qu’un parking est en train d’être trouvé pour ces camions qui stationnent sur ce boulevard.

Toutefois les populations qui ne disposent pas de toutes ces données, s’insurgent contre les techniciens de l’AGEROUE et déplorent les lenteurs dans les travaux. «On ne sait pas quand est ce que ces travaux vont s’achever», s’interroge un automobiliste qui, comme la plupart des Ziguinchorois, n’apprécient pas la façon dont ce boulevard est en train d’être réhabilité. Aujourd’hui, si ces populations parle de rétrécissement de la voie, c’est parce que ce «boulevard de l’intégration» était large de 12 m de voie circulable. Entre ce «boulevard new-look» qui devrait voir le jour et les aspirations des populations, le fossé est grand.

Rappeler que ce boulevard des 54m, qui traverse la ville de Ziguinchor, fait partie du projet de réhabilitation de l’axe Sénoba-Mpack, un projet entrant dans le cadre du corridor de la CEDEAO (Dakar-Bissau via la transgambienne) dont les travaux se poursuivent. Des mouvements comme FRAPP mettent en garde contre tout rétrécissement de la route. Les responsables de ce mouvement comptent déjà sonner la mobilisation pour faire face à la réduction de la largeur de cette route. Aujourd’hui, ils sont nombreux les Ziguinchorois qui ne sont pas contents de la façon dont les travaux sont effectués sur le boulevard des 54m, ce mythique boulevard qui abrite les défilés du 4 avril, la fête de l’indépendance. Une fête des Armées commémorant l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.

Ignace NDEYE

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